Est-il possible de devenir rentier grâce à la bourse ? Comment y parvenir ? Faut-il tout miser sur la bourse ?
Nous allons essayer de répondre à ces questions dans ce nouvel article. Les chiffres annoncés à titre d’exemple ne sont que des ordres de grandeur, le but n’étant pas d’afficher des résultats à la virgule près.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Qu’est-ce-qu’être rentier ?
Etre rentier c’est être capable de vivre uniquement grâce aux revenus générés par ses investissements et/ou son patrimoine.
Quand on travaille tous les jours, on échange notre temps contre de l’argent. Quelqu’un qui est rentier n’a normalement pas besoin de travailler. Il fait donc l’inverse en échangeant son argent contre du temps libre car son patrimoine travaille à sa place et génère un revenu. Il existe différents types de rentes : rente viagère, rente foncière…
Devenir rentier uniquement grâce à la bourse n’est pas à la portée de tout le monde, surtout quand on part de zéro ou de pas grand-chose. Mais se constituer une rente mensuelle en guise de complément de salaire ou de retraite est largement à la portée de tout un chacun.
L’objectif à atteindre en terme de rente
Quand on parle de rente, chacun d’entre nous a en tête des objectifs qui lui sont propres, parfois à la limite du réalisable.
Envisageons un cas de rente venant en complément d’un salaire ou d’une pension de retraite. Le montant de ce complément sera forcément différent d’une personne à l’autre car nous avons tous des situations différentes, des salaires différents, des besoins différents.
Prenons un exemple. Imaginons que je souhaite bénéficier d’un complément de revenu de 1000 euros par mois grâce à mes placements en bourse dès mon départ à la retraite et ce, pendant 25 ans. Il me reste 20 ans à travailler, est-ce possible ?
Oui, c’est possible, mais cela dépend du capital de départ. Par exemple 10.000 euros placés à 18 % pendant 20 ans, puis placés sur des supports à faible rendement peu risqués (obligataire) au-delà des 20 ans donneront une rente mensuelle d’environ 1000 euros pas mois pendant 25 ans.
Un capital de 100.000 euros ne nécessitera qu’un rendement de 4 % annuel pour générer une rente similaire au bout de 20 ans.
Capital départ |
Rendement |
Rente mensuelle au bout de 20 ans |
5000 euros |
22 % |
1000 euros |
10000 euros |
18 % |
1000 euros |
50.000 euros |
9 % |
1000 euros |
100.000 euros |
4 % |
1000 euros |
Tableau 1 : rendement et capital nécessaires (hors inflation) pour obtenir une rente de 1000 euros par mois (pendant 25 ans) au bout de 20 ans de placement.
La durée de placement
Quand il est question d’épargne, plus on commence tôt, mieux c’est ! J’en ai déjà parlé dans un article précédent évoquant la magie des intérêts composés. Seulement quelques années de plus peuvent changer carrément la donne. Si nous reprenons l’exemple précédent, avec une durée de placement de 25 ans au lieu de 20 ans, quelle est l’influence sur la rente mensuelle obtenue ?
Capital de départ |
Rendement |
Rente au bout de 25 ans |
5000 euros |
22 % |
2900 euros |
10000 euros |
18 % |
2500 euros |
50000 euros |
9 % |
1600 euros |
100000 euros |
4 % |
1200 euros |
Tableau 2 : rente générée (hors inflation) au bout de 25 ans au lieu de 20 ans
Nous voyons clairement que l’effet de la durée supplémentaire joue beaucoup (effet d’accélération) surtout à partir d’un certain niveau de rendement du placement, indépendamment du capital investit au départ.
Incidence de l’effort d’épargne mensuel
Faut-il réellement faire un gros effort d’épargne mensuelle pour générer une rente intéressante au bout de 20 ans ?
Pas forcément. Une fois de plus, tout dépend du rendement du placement. Plus ce rendement est élevé et plus l’influence des versements mensuels est importante au final. A titre d’exemple, verser 100 euros par mois rapportera 100 euros de plus par mois au bout de 20 ans (toujours pendant 25 ans) si le placement a un rendement de 5 %. Ces mêmes 100 euros versés tous les mois rapporteront environ 900 euros par mois supplémentaires dans le cas d’un placement à 20 %.
Capital de départ |
Rendement |
Effort d’épargne mensuel |
Rente au bout de 20 ans |
5000 euros |
22 % |
100 euros |
2200 euros |
10000 euros |
18 % |
100 euros |
1800 euros |
50000 euros |
9 % |
100 euros |
1400 euros |
100000 euros |
4 % |
100 euros |
1100 euros |
Tableau 3 : Effet de l’effort d’épargne mensuel sur la rente au bout de 20 ans (hors inflation).
Si l’on compare les tableaux 1 et 3, (avec et sans apport mensuel) on voit nettement l’effet du rendement combiné à l’effet de l’apport mensuel.
Pourquoi il ne faut pas tout miser sur la bourse
Une fausse impression « d’argent facile »
La bourse peut paraître comme étant LE moyen le plus « facile » de générer une rente mensuelle à moyen terme. Quel placement peut générer des rendements supérieurs à 10 voire 20% par an ? Il n’y en a pas beaucoup, c’est vrai. Difficile d’obtenir de tels rendements sur un support Assurance Vie même investit sur des unités de compte. Idem pour un investissement dans l’immobilier, même si le rendement réel est supérieur aux rendements classiques affichés (en moyenne de l’ordre de 4 à 6%) du fait de l’effet de levier lié au crédit.
Quoi qu’il en soit, investir l’intégralité de son patrimoine en bourse dans l’objectif d’obtenir une rente mensuelle sachant que temporairement on sera exposé à des baisses temporaires de 10 voire 20 % n’est pas envisageable. Cela ne sera tout simplement pas tenable pour le commun des mortels. De toute façon, partant du principe qu’on ne doit investir en bourse que des sommes dont on n’a pas besoin dans l’immédiat, faire du « all in » en bourse n’est non seulement pas tenable, mais pas nécessaire !
Alors que faire ?
Combiner plusieurs solutions de placements, toujours dans l’objectif d’un complément de revenus est une solution classique. Par exemple en associant :
- une assurance vie en pratiquant par exemple une stratégie plutôt défensive et viser des rendements de l’ordre de 7 à 8 % par an,
- de l’investissement en immobilier locatif (dans le meilleur des cas, le loyer perçu peut rembourser la mensualité du crédit)
- un compte en bourse sur lequel on applique une stratégie un peu plus agressive ( un exemple ici) sur des sommes raisonnables.
On peut espérer obtenir à moyen terme (15-20 ans) une rente mensuelle plus que correcte !
En tout cas, ce scénario basique (qui ne constitue pas un conseil mais un exemple parmi tant d’autres) sera certainement plus profitable au final que celui qui consiste à tout placer sur le fonds euros de son assurance vie ou sur son livret A en espérant uniquement une revalorisation d’année en année. Attention, je ne dis pas que ce type de support (livret A ou fond euros) ne doit pas être utilisé. Le livret A par exemple peut constituer une réserve de « cash ». Il permet de disposer de liquidités rapidement, en cas de coup dur, c’est très pratique. Mais l’utiliser comme un outil de placement en espérant des gains conséquents sur le long terme n’est pas pensable.
Bien sûr, il est indispensable de prendre en compte sa propre tolérance au risque pour ne pas s’épuiser en cours de route et tenir le cap sur le long terme!
Commencer tôt pour un effort moindre
Vouloir être rentier à 30 ans lorsque on en a 20, est-ce possible ?
Oui c’est possible, mais c’est assez exceptionnel car cela sous-entend qu’il faut générer en 10 ans suffisamment de revenus pour pouvoir en vivre le restant de ses jours.
Quand on a des revenus moyens, on peut espérer dégager un complément raisonnable au bout de 15 à 20 ans, à condition de s’y employer un minimum.
Mais nous l’avons vu, si on commence tôt et qu’on n’est pas pressé, c’est encore mieux!. Par exemple, il est tout à fait possible pour un adolescent qui a 15 ans aujourd’hui d’envisager une rente de 1500 euros par mois pour ses 60 ans. Je vous l’accorde, quand on a 15 ans, on n’a pas trop ce genre de préoccupations ! Mais…
Si vous placez 3000 euros à 7 % de rendement par exemple pour vos enfants ou petits enfants et que vous rajoutez à cela 50 euros tous les mois… votre enfant obtiendra pour ses 60 ans une rente de plus de 1000 euros par mois pendant 25 ans. Bien sûr ce n’est qu’un exemple (qui ne tient pas compte du rabotage dù à l’inflation) mais il montre que des petits efforts peuvent mener à de belles choses quand on s’y prend tôt.
Si l’on place cette même somme à 10 % avec le même effort d’épargne mensuel, c’est plus de 3000 euros de rente mensuelle obtenus à 60 ans pendant 25 ans, contre 300 euros par mois si l’on choisit au départ un support rémunéré à 2 %…
Conclusion
Devenir rentier uniquement grâce à la bourse, c’est possible, mais difficile. En tout cas cela ne peut pas arriver du jour au lendemain car en bourse, comme dans d’autres domaines, il n’y a pas de miracles!
Toutefois, dégager une rente ou un bon complément de revenu à moyen terme grâce à la bourse est tout à fait réalisable, même avec un apport initial faible, en s’exposant un minimum.
Le gros avantage du placement en bourse est qu’il peut permettre de dégager des rendements intéressants sur le long terme sans être consommateur de temps, à condition de s’orienter vers des stratégies utilisant des unités de temps longues.
Quelle que soit la stratégie adoptée, nous avons vu qu’il valait mieux diversifier ses investissements, les combiner et ne pas tout miser sur la bourse, le but étant d’ arriver à dégager un revenu stable à moyen/ long terme sans trop se mettre de pression.
Vous voulez tester la stratégie mensuelle ? Inscrivez vous !
À Bientôt !
Laurent
Bonjour, Merci pour votre article. Il permet de se faire une idée sur la rente espérée en s’y prenant tot et de se rendre compte que les petits ruisseaux peuvent faire des grandes rivières. Plus l’échelle de temps est longue et plus cela amortira les aléas de la bourse.
Mais je trouve cet exercice très théorique et en dehors de la réalité. Des rendements à 20% sur 20 ans c’est à mon avis impensable. Même chose pour une assurance vie défensive à 8%. A moins que vous connaissiez des placements très intéressants.
Je pense qu’il aurait été intéressant de comparer du 5% en Bourse, du 4% en SCPI et du 2% en assurance vie, voir du 0,75% en Livret A pour se rendre compte de la différence au bout de 20 ans selon le support choisi.
On se rend bien compte hélas qu’à notre époque on n’a pas grand choix comme support et de mauvais rendements.
Bonjour,
merci pour votre commentaire.
Vous avez bien saisi l’idée de l’article. Donner des ordres de grandeur.
Je vous l’accorde, les calculs présentés ne sont que théoriques.
Pour ce qui est des rendements…je peux vous assurer qu’il est possible d’obtenir un rendement de 8% en assurance voire plus.
Certains contrats sont plus intéressants que d’autres, mais la majorité proposent aujourd’hui des unités de compte ou des trackers en complément du fonds euros qu’il est possible de mixer pour obtenir des rendements corrects.
Quant au rendement en bourse, sachant que les indices (S&P500…) progressent en moyenne de 7 à 9% par an depuis plus de 150 ans (crises comprises), je pense qu’il n’est pas impensable d’espérer un rendement annuel moyen à 2 chiffres, moyennant un minimum de discipline, de stratégie et surtout de patience!
C’est un peu ce que j’essaie de vous montrer sur ce blog
à bientôt!