Comment diversifier son portefeuille

Vous avez très certainement souvent entendu cette expression :  « en bourse, le plus important pour sécuriser, c’est de diversifier son portefeuille». Est-ce justifié? Qu’est-ce que cela signifie ? Comment procéder ? C’est ce que nous allons essayer de voir dans cet article.

Bonne lecture !

 

Diversifier son portefeuille pour lisser le risque

Avoir 25 lignes en portefeuille, est-ce la solution ?  

Pas mal d’investisseurs croient qu’il suffit d’avoir 25 lignes d’actions dans un portefeuille boursier pour jouer le jeu de la diversification et lisser le risque. J’avais d’ailleurs rédigé un article (ici) à ce sujet il y a quelque temps. En fait un grand nombre de lignes d’une même classe d’actifs ne suffit pas à éviter les grosses baisses. Vous l’avez certainement vécu en ce début d’année 2020. Presque tous les secteurs ont été touchés par la baisse violente des marchés. Les indices ont perdu 20 à 30 % en quelques semaines et les actions…beaucoup plus de manière générale. Bien sûr il y a eu quelques exceptions, dans le secteur des biotechnologies par exemple ou les énergies vertes. Mais avoir 2 ou 3 lignes dans le vert et 20 dans le rouge au total n’aurait pas suffi à maintenir votre portefeuille dans le vert au cours de cette période.

Clairement, l’objectif ici n’est pas de supprimer les baisses du portefeuille, c’est impossible, mais de les limiter.

Ci-dessous, pour illustrer mes propos un graphe qui permet de visualiser l’ampleur des hausses et des baisses en fonction de quelques sous-secteurs d’actions : actions biotechnologiques, actions technologiques, cycliques, défensives, et indice global d’actions (mondial).

Ce n’est qu’un exemple, on aurait pu aussi utiliser des secteurs géographiques différents. Mais il faut savoir qu’au final, c’est l’indice américain qui donne le la. Quand il va, tout va ! Et inversement, à quelques exceptions près bien sûr.

 

évolution comparative de sous secteurs du compartiment actions
Evolution parallèle de sous secteurs d’actions

 

Et les actions défensives ?

Comme vous pouvez le voir sur le graphe ci dessus, les actions défensives n’échappent pas aux baisses des marchés. La grosse différence par rapport aux valeurs plus agressives (technologiques ou biotechnologiques par exemple) est que la baisse est beaucoup plus modérée. Mais il n’y a pas de miracle, en contre partie l’évolution à la hausse pendant les périodes fastes est tout autant modérée !

 

Diversifier son portefeuille en étant 100 % investi en actions ?

La mauvaise  solution, si l’ont veut éviter les grosses baisses, vous l’avez compris c’est d’être à 100 % investi sur les actions en permanence. Par là, j’entends, avoir l’intégralité de son patrimoine investi sur le secteur des actions.

Vous allez me dire : « oui, mais pourtant le portefeuille du blog est souvent investi à 100 % sur les actions ! ». C’est vrai, mais pas toujours ! et c’est d’ailleurs le cas actuellement par exemple : 0 % d’actions en portefeuille. D’autre part, un PEA ne représente en général qu’une partie d’un patrimoine.

Tout miser sur les actions, en permanence, c’est d’une part s’exposer à de gros drawdowns (baisses temporaires)  de votre portefeuille. C’est donc obligatoirement s’exposer à des périodes difficiles émotionnellement lorsque les marchés sont chahutés.

D’autre part c’est se priver de la performance d’autres secteurs, lorsque le marché des actions est dans un mauvais cycle.

 

Utiliser la décorrélation des classes d’actifs  

Il existe en matière d’investissement des classes d’actifs décorrélées. Comment se servir de cette spécificité pour diversifier son portefeuille?

Les classes d’actifs sont dites décorrélées quand la baisse de l’une d’entre elles n’a pas d’incidence négative sur l’évolution des autres. Les actions, les obligations, l’immobilier, le cash par exemple sont des classes d’actifs décorrélées.

Le graphe ci -dessous vous représente l’évolution des classes d’actif que je viens de citer au fil des années. Pour vous montrer de manière simple comment utiliser cette spécificité à votre avantage, j’ai simulé un investissement sur ces 5 classes d’actifs de manière équipondérée (20 % sur chacune tout simplement). L’évolution du portefeuille résultant est en bleu ciel.

L’échelle est logarithmique pour une meilleure lisibilité.

Les classes d'actifs décorrélées : une manière de diversifier son portefeuille
Evolution comparative de classes d’actifs décorrélées

 

On voit clairement que la plupart du temps, chaque classe d’actif évolue de manière indépendante et que les hausses ou baisses temporaires de chacune d’entre elles n’entraînent pas forcément une évolution dans le même sens pour les autres classes d’actif.

Ce graphe vous montre également que le cash est une classe d’actif parmi d’autres ! Quand les autres classes d’actif décrochent, le cash ne bouge pas, ou très peu. On ne gagne rien, mais on ne perd rien ! Combien d’investisseurs en bourse aimeraient seulement retrouver leur capital investit initialement en bourse ?

Il apparait aussi que, contrairement aux idées reçues, l’or n’évolue pas forcément à la hausse quand les marchés actions évoluent à la baisse ! Ça n’est pas aussi systématique.

Combiner ces classes d’actifs à bon escient peut donc permettre de limiter la casse dans les périodes difficiles : le portefeuille fictif qui repose pourtant sur une stratégie très simple évolue à la hausse de manière régulière sur le long terme avec des baisses modérées.

 

Diversifier ses approches d’investissement 

Si l’on prend encore un peu plus de recul, on se rend compte que l’on peut utiliser cette approche à l’échelle de son patrimoine en combinant plusieurs stratégies: pourquoi pas un portefeuille dédié aux actions européennes, un portefeuille dédié aux actions US afin de limiter l’effet de la parité Euro-Dollar et pourquoi pas d’autres enveloppes fiscales permettant de combiner les autres classes d’actif ?

Ça n’est qu’un exemple bien sûr. Forcément, il n’y a pas que des avantages à diversifier son ou ses portefeuilles. La performance globale de toutes les classes d’actifs n’est pas égale . La catégorie actions, on le sait est celle qui dégage le meilleur rendement depuis des décennies. C’est un peu pour cette raison que j’y consacre mon blog !

La tolérance au risque propre à chacun chacun permet à l’investisseur de régler le curseur et d’ajuster le contenu de chacun des compartiments afin d’obtenir un ratio performance/risque  à sa mesure.

 

Conclusion 

Diversifier son portefeuille en bourse n’est pas juste une question de nombre de lignes détenues en portefeuille. Quand les indices décrochent, très peu de secteurs donc très peu d’actions échappent à la baisse. Que l’on aie 10 ou 20 actions en portefeuille, cela ne change pas grand chose. Mais nous avons vu qu’il était possible d’investir dans des classes d’actifs autre que les actions. En choisissant des classes d’actifs décorrélées et en les combinant à bon escient, il est possible de lisser de manière efficace le risque sur le long terme en dégageant un minimum de performance.

Le résultat est bien sûr une performance globale moindre mais plus de sérénité pour l’investisseur ! 

Si l’objectif final est une croissance régulière du portefeuille et des drawdowns limités, cette approche peut être intéressante. Prise de recul, détachement et simplicité ouvrent des pistes et des perspectives à exploiter dans une vision long terme voire très long terme.

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A bientôt

Laurent

 

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