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Gagner en bourse en pariant sur le paradigme des banques centrales

Les banques centrales ont aujourd’hui un rôle prépondérant sur les marchés financiers. On dit même qu’elles contrôlent les marchés c’est la raison pour laquelle on parle de paradigme des banques centrales. Comment leur rôle a-t-il évolué au fil des années ? Qu’est ce que cela change dans notre manière d’investir ? Peut on gagner en bourse en pariant sur le paradigme des banques centrales?

Nous allons essayer de répondre à ces questions de manière simple dans cet article.

Bonne lecture !

 

L’évolution du rôle des banques centrales

Il existe environ une douzaine de grandes banques centrales dans le monde : Japon, Chine Angleterre, Suisse, Russie, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Etats Unis, Europénne…

Quand on est Européen, on entend plus souvent parler de la banque américaine, la Fed (Réserve fédérale Américaine) et de la Banque Centrale Européenne (BCE) car ce sont les deux plus connues et peut être aussi les plus influentes (le dollar représente plus de 80 % de transactions dans le monde).

Ces banques centrales ont un rôle différent. La BCE a par exemple pour rôle principal de maintenir la stabilité des prix, la FED poursuit les objectifs suivants : taux d’emploi maximum, prix stables et contrôle des taux à long terme peu élevés.

De manière générale, les banques centrales mettent en oeuvre la politique monétaire (taux directeurs, marche des changes, gestion des réserves d’or…).

Quand les objectifs ne sont pas atteints, elles peuvent faire appel à des outils tels que le QE (quantitative Easing).

Si vous vous intéressez aux marchés financiers, il est impossible que vous n’ayez jamais entendu parler de QE !

 

Les injections de liquidités massives

L'injection de liquidités ou QE

La crise des subprimes de 2007 a marqué un tournant dans le rôle des banques centrales. Alors qu’une crise de confiance régnait entre les banques, que les faillites financières se développaient en chaîne, les grandes banques centrales sont venu jouer le rôle de superviseurs bancaires, ou de régulateur afin d’assurer une stabilité financière.

Quantitative Easing (QE) :

Le QE (assouplissement quantitatif) fait partie des outils « non conventionnels » dont disposent les banques centrales pour assurer leur responsabilité de régulation depuis 2008. En quoi cela consiste-t’il ? Le QE est une politique monétaire grâce à laquelle une banque centrale rachète massivement de la dette publique (obligations) ou d’autres actifs financiers avec de l’argent qu’elle crée, afin d’injecter de l’argent dans l’économie et de stimuler la croissance. Une sorte de mise sous perfusion finalement !

Depuis 2008 cette pratique s’est largement répandue (QE1, 2, 3…) et dure.

Plus récemment, la pandémie du Covid-19 a provoqué une récession économique mondiale. Les banques centrales ont du intervenir rapidement en mettant en place de vastes programmes de rachats de dette comme le Pandemic Emergency Programme (en Europe).

Le mécanisme du QE :

Quand les banques rachètent des obligations (dette), elles induisent une augmentation de la demande pour ce genre de titres. Leur prix augmente donc. Sauf que si leur prix augmente, leur rendement baisse. Explication à travers un exemple :

Une obligation vaut 100 euros et rémunère 5 euros par an (coupon) l’investisseur soit 5%. Si son prix augmente à 110 euros, son rendement sera de 5/110 = 4,5 %, il va donc baisser.

L’achat massif d’obligations a donc tendance à faire diminuer leur rendement.

Les investisseurs voyant le rendement baisser ont tendance à laisser de coté les produits obligataires pour s’orienter vers des produits plus risqués, crédits à des taux faibles pour investissement vers des PME…etc.

Risque d’inflation ?

L’objectif de cette politique monétaire accommodante est aussi de faire remonter l’inflation à un taux de 2 % (en Europe). On le sait, une inflation minimale est nécessaire pour booster la consommation.

Malgré des centaines voire des milliers de milliards injectés par les banques centrales depuis 2008, l’inflation est toujours au ras des pâquerettes. On parle même de déflation, avec des taux très bas.

L’argent reste dans les banques, il ne circule pas assez, les consommateurs dépensent peu. Les injections massives n’ont donc pas eu pour l’instant l’effet escompté sur l’économie et sur l’inflation, mais elles ont eu pour effet de soutenir les marchés financiers.

Si inflation un jour il y a, les banques sauront jouer du levier sur les taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêts ayant mécaniquement un effet sur l’inflation. Par exemple, Paul Volcker en 1980 qui a augmenté les taux à 20 % afin d’enrayer l’inflation qui a atteint 13 %.

Mais pour l’instant l’hyperinflation n’est pas à l’ordre du jour en zone Euro en tout cas.

 

La décorrélation entre les marchés et la situation économique

Ce nouveau paradigme des banques centrales a forcément un rôle sur l’évolution des marchés financiers. Les QE ont pour objectif de soutenir l’économie. Ils sont donc bien vus de la part des investisseurs, ce qui favorise la progression des actifs financiers.

On assiste donc à une forte décorrélation entre l’économie réelle et les marchés financiers. Si nous reprenons l’exemple récent du Covid-19. Rappellez-vous en mars 2020, il y a eu un grand choc de volatilité lié au covid. Les investisseurs ont eu peur, la panique s’est installée sur les marchés. Mais un an plus tard, les cours de bourse sur le CAC 40 sont revenus à leurs niveaux initiaux alors que la situation économique en Europe est loin d’être exceptionnelle.

Autre exemple, aux Etats-Unis, la distribution de chèques (Plan de relance ou Helicopter Money) aux plus démunis a surtout eu pour l’instant comme effet de booster les marchés car utilisés à des fins de spéculations, plutôt que de relancer la consommation.

Au vu de cette décorrélation de plus en plus marquée depuis 2008 il ne faut surtout pas essayer d’anticiper une éventuelle baisse de marché sous « le seul prétexte » que l’économie est en difficulté au risque d’être à contre tendance.

 

La paradigme des banques centrales a t’il une influence sur notre matière d’investir ?

Certainement ! J’ai souvent l’occasion de lire : « cela ne peut plus durer, l’économie est en berne, ça n’est pas normal que la bourse monte, je shorte les marchés ! ».

Un exemple donc d’un investisseur qui espère gagner en bourse en pariant sur le paradigme des banques centrales…à sens inverse!

Pourtant, c’est la pire des choses à faire. Chercher à anticiper, chercher à deviner l’évolution des marchés financiers est contre productif ! Vous en avez certainement fait l’expérience, comme moi !

Le soutien des banques centrales n’évitera pas les chocs de volatilité comme nous l’avons vu en 2020, évitera-t-il les cracks ? Nous n’en savons rien. Mais tant que les marchés sont efficients, pourquoi se poser des questions ?

Si vous voulez en savoir beaucoup plus sur ces histoires de paradigme des banques centrales, je vous suggère le livre de Ray Dalio (libre accès) qui s’intitule « le nouvel ordre monétaire » (lien : https://www.principles.com/the-changing-world-order/).

 

Conclusion

Les banques centrales jouent un rôle prépondérant sur la régulation des pratiques bancaires, mais aussi sur les marchés financiers comme nous avons pu le constater.

Depuis la crise de 2008, ce rôle s’est accentué. L’impression que l’évolution des marchés financiers est décorrélée de l’économie réelle n’est pas qu’une impression. Pour autant, l’investisseur ne doit pas se laisser perturber ou parasiter par ces éléments qui sont périphériques, même s’ils ont une grande influence.

Le suivi de tendance, stratégie adoptée sur ce blog, est basé sur la psychologie des foules. Nous le savons, vouloir anticiper un revirement de situation c’est risquer de se retrouver à contre tendance.

Avoir connaissance de ce nouveau paradigme est important mais il ne doit pas influencer notre manière d’investir ! Vouloir gagner en bourse en pariant sur le paradigme des banques centrales, son incidence favorable ou défavorable est donc une mauvaise idée.

N’hésitez pas à partager cet article !

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A bientôt

Laurent