J’espère tout d’abord que tout va bien pour vous et vos proches en ces temps difficiles. En ces périodes chahutées, lorsque l’on s’intéresse à la bourse, on pourrait être tenté d’expérimenter, de « boursicoter », de changer sa vision de l’investissement en bourse. La volatilité peut être tentante. On peut donc se laisser tenter par des espérances de gains sur le court terme. Ces gains sont-ils vraiment aussi faciles qu’ils en ont l’air ? Volatilité et investissement en bourse font-ils forcément bon ménage?
Les investisseurs adoptent différentes postures dans une situation de crise boursière. Nous allons dans cet article passer en revue les plus courantes.
Bonne lecture !
Etat des lieux :
J’ai trouvé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux un sondage qui demandait aux membres du groupe de discussions dédié à l’investissement en bourse d’afficher leur performance depuis le début de l’année 2020. Ce groupe est composé d’investisseurs aguerris, de débutants et de quelques professionnels. Il représente je pense un panel large d’investisseurs en bourse. J’ai supprimé toutes les informations liées à l’identité des sondés (160 au total).
Quels enseignements en déduire?
On voit très clairement que le nombre de « gagnants » dans le lot est de 18 %, contre 82 % de « perdants ». Cela doit vous rappeler quelque chose. On retombe à peu près sur le ratio 80-20 des gagnants perdants en bourse toutes périodes confondues. Je dis bien à peu près car il doit y avoir quelques menteurs dans le lot !. Rien de choquant, donc.
Parmi les « perdants » une très grosse majorité a vu son portefeuille décrocher de plus de 30 %, c’est énorme. Biensûr, rien ne dit que ces investisseurs ne finiront pas l’année positif. Mais toujours est-il que le drawdown (baisse temporaire du portefeuille) est très importante et a du générer de longues heures de stress difficiles à vivre.
Le portefeuille du blog qui applique la « Stratégie Mensuelle » a perdu 3,76 % depuis le début de l’année. Il y a donc mieux, mais il y a bien pire ! En tout cas, la volatilité reste pour l’instant très raisonnable et n’a pas trop perturbé nos investissements.
Quelle stratégie a été adoptée par les « gagnants » ?
Plusieurs solutions. Soit ils ont joué la baisse, ce qui leur a réussi, soit ils ont misé sur les 0,1 % d’actions qui ont évolué à la hausse depuis janvier 2020. Autre possibilité, ils ont effectué des allers-retours rapides sur des unités de temps très courtes, plusieurs fois par jour, ce qui demande beaucoup d’énergie.
Exploitation de la volatilité par des allers-retours à tout va
Cette période de baisse violente des cours boursiers est une période à priori « favorable » pour les scalpeurs ou daytraders qui recherchent des forts décalages des cours en peu de temps. Le problème est que cette discipline est réservée aux initiés. En effet quand on opère sur des unités de temps très courtes comme l’heure, ou la minute, on est confronté à une multitude d’opportunités. Des possibilités en terme de points d’entrée, et de sortie, sauf que la majorité ne mènent nulle part. Il faut donc être capable de couper rapidement ses gains et encore plus ses pertes au risque de voit fondre son compte comme neige au soleil.
Cette activité est donc très exigeante émotionnellement, et malgré les apparences et les espoirs de gains qu’elle peut générer, très peu en sortent vainqueurs. Les gagnants le sont au prix d’efforts importants.
Les perdants se laissent griser par l’appât du gain ou se laissent piéger par les gaps importants et fréquents dans ces périodes de forte volatilité, parce qu’ils n’ont pas clôturé leur position le soir, espérant voir le trade pris la veille exploser le lendemain.
Paradoxalement, les indices enregistrent leurs plus fortes hausses peu après ces périodes de fortes baisses (voir cet article)! Ce qui peut être tentant…
L’approche contrarienne
Vous avez du déjà entendre l’expression suivante : « en bourse, pour gagner, il faut acheter quand tout le monde vend, et vendre quand tout le monde achète ! »
On appelle cette approche l’approche contrarienne. Cette stratégie peut très bien fonctionner, mais elle est très difficile à tenir émotionnellement car elle consiste à investir à contre-tendance. L’investisseur doit donc à être en permanence à contre courant.
Pourtant, quelqu’un qui est capable d’acheter au plus bas et vendre au plus haut ne peut théoriquement qu’être gagnant en bourse. Mais comment savoir si l’on est sur un creux ou sur un sommet ?
C’est impossible à moins d’être devin. Toutefois, les grosses corrections peuvent constituer statistiquement une bonne opportunité si l’on considère ceci :
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Quand les marchés baissent de 10 %, bonne opportunité pour se renforcer
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Si les marchés baissent de 20 %, opportunité majeure
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Quand les marchés baissent de 30 à 40 %, opportunité exceptionnelle
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Si les marchés baissent de 50 % ou plus , opportunité d’une vie !
Ces statistiques concernent les indices, elles ne valent pas pour toutes les actions.
Une opportunité exceptionnelle?
Toute la question est de savoir où la baisse va s’ arrêter…car une action qui a perdu plus de 50 % de sa valeur n’est pas forcément une opportunité pour le futur ! Rien ne dit qu’elle retournera un jour sur ses derniers plus hauts historiques.
Donc l’approche contrarienne peut paraître séduisante, mais une fois de plus il faut se méfier des évidences et éviter d’attraper un couteau qui tombe.
La recherche de valeurs soldées-approche fondamentale
L’approche fondamentale consiste à estimer si le cours d’une action est représentatif du potentiel d’une société, de sa santé financière, si celle-ci est sur ou sous-évaluée. L’objectif étant de trouver de très bons dossiers à un prix réduit. Tout l’art consiste donc à sélectionner les plus belles entreprises. Détecter celles qui présentent les meilleurs fondamentaux économiques et une bonne marge de progression dans leur activité en considérant que le cours en bourse suivra. Le maître en la matière, vous le connaissez, il s’agit bien sûr de Warren Buffet.
Les investisseurs qui se basent sur l’analyse technique sont souvent opposés aux investisseurs qui n’ont d’yeux que pour l’analyse fondamentale. C’est un tort, car les deux approches sont tout à fait complémentaires.
En cette période de crise, celui qui est capable d’identifier les bons dossiers via l’approche fondamentale est en position d’acquérir des titres intéressants à un prix intéressant, soldé à -30 voire -50 %.
La difficulté, forcément c’est qu’il est impossible de prévoir les accidents de parcours auxquels peuvent être confrontés les sociétés dans le futur. Si solides soient elle, comment différencier celles qui se relèveront de la crise de celles qui ne s’en relèveront pas.
La patience, en attendant des jours meilleurs, de belles tendances et une volatilité moindre
Vous l’avez compris, ce dernier paragraphe est dédié à la stratégie de suivi de tendance haussière à laquelle je consacre ce blog. L ‘objectif de la Stratégie Mensuelle, vous le savez si vous êtes déjà inscrit, est de capter les grandes tendances haussières du marché. Elle est basée sur une unité de temps peu courante, l’unité Mensuelle. Lors des épisodes baissiers comme actuellement, le portefeuille est en pause, il n’est plus investit en actions. Ces périodes demandent de la patience et peuvent susciter un sentiment de frustration, si l’on est trop focus sur les périodes de rebonds techniques haussiers comme celui vécu récemment. Par contre, lors des baisses hémorragiques, cette stratégie apporte un confort très appréciable. Elle coupe court au phénomène de volatilité très présent sur les marchés baissiers.
Soyez patient donc, en attendant des jours meilleurs. La philosophie de cette stratégie est de peu intervenir. Finalement, que l’on soit en marché haussier ou baissier, il n’y a pas trop de changement pour l’investisseur !
Conclusion
Quelle que soit la phase de marché traversée (haussière ou baissière), il existe presque autant de façons de faire que d’investisseurs. La méthode miracle, nous le savons n’existe pas. Vous devez faire un choix. Risquer de perdre de l’argent en voulant en gagner coûte que coûte, en jouant sur tous les tableaux, ou bien rester à l’écart et laisser passer l’orage. Jouer avec la volatilité c’est jouer avec ses émotions. Cependant, il est tout à fait possible pour un investisseur de se ménager émotionnellement et de s’éviter de longues nuits de stress y compris durant les périodes de crise, comme celle que nous traversons actuellement.
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A bientôt
Laurent